Changement de Collège du 2 mars 6024 – Planches des Vénérables et Orateur

La transmission et l’apprentissage par l’observation avant d’apprendre à voler de ses propres ailes…simple sur le papier, mais souvent plus compliqué dans les faits !

Planche de descente de charge de NTCF:. T:. R:. (6022-6024)

TRGO, Dignitaires qui décorez l’O.: et vous tous MMTTCCFF:. ,

Voilà deux années ont passé.

La fonction de VMC est exigeante car elle demande un subtil mélange de recherche constante de la concorde et aussi d’action avec une bienveillante autorité. Être VMC, même si parfois, cela est interprété comme de la faiblesse,  c’est savoir effacer son ego au profit de l’exercice de la fonction pour le bien de l’atelier qu’il dirige. Cette fonction expose alors bien naturellement, surtout chez nous FM.: qui j’aime à le dire “sommes de grands sensibles”…  à la critique; celle-ci est évidemment comme il se doit chez nous FM.:, toujours bienveillante, franche et constructive; une phrase résume bien cela: “La critique est aisée mais l’art est difficile.”. C’est aussi une fonction qui apporte de grands moments de bonheur, de beaux moments d’échanges fraternels et disons-le quelquefois des moments de fierté.

Alors je voudrais partager avec vous quelques souvenirs. D’abord lors de cette première année de vénéralat, nous avons eu la chance de pouvoir célébrer une reconnaissance de mariage maçonnique. Quel merveilleux moment ce fut de consacrer l’amour entre deux êtres. Je ne vous cacherais pas un sentiment bizarre car pour ainsi dire prendre la place du prêtre pour bénir une union, je n’aurais jamais imaginé le faire.

Après, il y a des moments moins joyeux; ce fut la douloureuse et difficile décision d’exclure un F.:. Je ne souhaite à aucun de vous de devoir proposer cela mais ce type de décision est du devoir du VMC qui est d’appliquer, et les statuts de la GLSA, et les statuts de son atelier, avec justesse, bienveillance et fermeté.

A l’opposé, nous avons vécu avec joie les cérémonies de passage de NNTTCCFF Alexandre et Grégory.

Ensuite, ce fut notre jubilé. Quel travail a été fourni de la part du collège et du comité d’organisation pour cet évènement auquel nombre d’entre vous ont pu participer.

Juste deux anecdotes à ce propos; nous avons demandé les rituels originels de notre atelier à la GLSA et grâce à la gentillesse et l’efficacité de notre chancelier Massimo, nous les avons obtenus. Alors nous avons répété plusieurs fois celui-ci dans ce temple. Entre autres choses, nous avons déplacé et remis en place les bancs massifs sur lesquels vous êtes assis aujourd’hui. Compte tenu du poids de ces bancs, ce fut un bel exercice de musculation pour certains membres du collège. Le jour dit, au sortir de la Tenue, un des fondateurs nous glisse à l’oreille : « MMTTCCFF, vous savez, ces rituels, en fait, nous ne les avons jamais utilisés. »; ce fut un moment de stupeur et d’éclats de rire en pensant à tous les mic-macs que nous avions fait pour le respecter.

La seconde est que durant cette Tenue de jubilé où avec nos FF de notre loge sœur d’Angers, nous avons fait une planche commune, où les orateurs de nos deux ateliers ont superbement travaillé main dans la main, à quatre mains. Ils nous ont offert ce jour-là un magnifique travail. Il y eu un moment très fort, vraiment très émouvant. Tellement intense que de là où j’étais MMTTCCFF, j’ai pu sentir un égrégore comme j’en ai rarement senti et j’ai pu aussi apercevoir, dans notre respectable assemblée, quelques yeux embués.

La deuxième année a été la mise en œuvre d’un gros travail de réflexion sur notre atelier pour le dynamiser; l’enfer est pavé de bonnes intentions et l’exercice fut périlleux. Ce beau travail a été mené par les FF de la loge mais aussi et surtout par le collège qui n’a pas ménagé sa peine tout au long de cette année 2023. S’interroger sur ce qui nous définit, s’interroger sur ce qui définit un atelier maçonnique est périlleux car il met les “sensibilités” à fleur de peau. La cause en est je crois, la plus mauvaise conseillère qui soit: c’est la peur. Elle est sournoise et fait perdre l’esprit aux êtres humains: “La peur est la petite mort qui tue l’esprit.” dit Paul Atreïde dans Dune. La peur du changement, la peur de l’immobilisme, la peur de l’étranger, la peur de perdre son égo… la peur nourrit la peur.
Héraclite, philosophe grec, disait déjà en -500 avant JC: “Ce qui est contraire est utile, et c’est de ce qui est lutte que naît la plus belle harmonie.”

Alors, passé ces peurs, ce que j’ai vu in fine, ce sont des FF qui avaient tous à cœur cette volonté commune d’œuvrer pour le bien de leur atelier; alors parfois, pour atteindre l’objectif, il faut user de tempérance et d’abnégation, pour le bien dudit atelier; cela demande un humble effacement, une prise de distance. Les jalons sont plantés, de belles énergies sont en chemin et je suis persuadé, à n’en pas douter, que le prochain collège saura apporter la belle finalité qu’il mérite à ce beau projet commun.

En 2023 notre atelier était responsable de l’instruction des FF AA et CC du Giron 2 et, aux dire des participants, ce fut un beau succès avec un travail sur un thème commun des AA et CC de chaque loge du Giron puis une synthèse de haute volée pour les 40 FF présents.

Voilà MMTTCCFF, une synthèse de ces deux riches années écoulées. A mes yeux (et mon coeur) Montaigne résume parfaitement l’esprit de Fraternité inhérent à notre ordre et qui a été le fil conducteur de ce vénéralat puisque déjà cité lors de la première Tenue.
Nous savons que Montaigne et La Boétie furent unis par une amitié profonde célébrée dans les Essais de Montaigne par une belle formule: « Si on me presse de dire pour quoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant: parce que c’était lui, parce que c’était moi. » ».

TRGO, Dignitaires qui décoraient l’O.: et vous tous MMTTCCFF:., j’ai dit.

T:. R:., Vénérable Maître sortant




Planche de montée en charge de NTCF:. F:. A:. (6024-60XX)

Respectable G:. Off:. Dign:. qui décorez l’Or:. Et vous tous MMTTCCFF:.

A l’instar de notre société, nos LL :. sont composées d’un large panel  d’individus, provenant d’horizons et de cultures diverses, dont une part non négligeable sont nés ailleurs – non par choix, mais par pur hasard.

Ces « étrangers » ont pour la plupart fait du mieux qu’ils pouvaient afin de s’adapter aux us et coutumes de leur terre d’accueil et dans certains cas, leurs efforts ont été recompensés par la confiance accordées par leurs pairs locaux. Il arrive même parfois, en guise de reconnaissance ultime, qu’ils se voient confier une place à part auprès de leurs hôtes.  

Je suis cet étranger, né ailleurs et forcé de prendre la route alors que – par un malheureux concours de circonstance – la L:. qui me vit naître se désagrégeait et voyait petit à petit ses feux s’éteindre.

Après avoir parcouru les chemins sillonnant le paysage maçonnique suisse et participé aux travaux de divers ateliers – essentiellement au sein du Grand Orient –  je me retrouvai, après invitation de l’un de ses membres, en visite  chez Tradition.

Tiraillé entre l’exaltation et l’appréhension de me retrouver dans une L :. dite « régulière », j’imaginais – dans une moindre mesure – ce que pouvait ressentir un exilé fraîchement débarqué par hasard en Europe.

Après avoir déposé mon manteau au vestiaire, je me tenais là, à côté du bar, impressionné et avec un léger complexe d’inferiorité, ne sachant pas si j’étais à ma place. Mais très rapidement un F :. s’approcha de moi et me demanda d’où je venais. « Du GOS » lui répliquai-je, par quoi il répondit « C’est un détail, nous sommes tous FF:., sois le bienvenu… ».

J’avoue encore maintenant, avoir été quelque peu surpris par cette phrase simple, spontanée, voire emprunte d’indifférence, donnant l’impression que ce F :. se fichait complètement d’où je venais, l’essentiel étant que je soies là.

On m’avait raconté tellement de choses sur « les réguliers » et la façon dont ils traitaient les « libéraux » que cette entrée en matière me laissait totalement pantois, voire même avec une pointe de déception de ne pas m’être fait jeté dehors manu-militari par des FF :. chargeants l’équerre à la main et le compas entre les dents.

La voilà donc cette fraternité dont on m’avait tant parlé et mentionnées dans les constitutions de 1723, celle « destinée à rassembler ceux qui, sans elle, ne se seraient jamais rencontré ».

Le besoin de trouver ma place dans un atelier où je pourrais m’épanouir m’a fait franchir la porte de ces locaux, mais ma démarche aurait été vaine, si le F :. Roland Pasche ne m’avait tendu la main et mis en confiance.

Aujourd’hui me voilà, devant vous à l’Or :., récompensé par la confiance des FF :. de Tradition.
FF :. que je ne remercierai jamais assez de m’avoir accueilli, moi l’étranger qui a fait du mieux qu’il pouvait pour s’adapter aux us et coutumes de sa L :. d’adoption.

Rappelons l’impact qu’un geste si insignifiant soit-il peut avoir sur nos semblables, FF :.,  profanes, concitoyens ou étrangers. Qu’il s’agisse d’une poignée de main ou d’un simple mot de bienvenue, tout peut changer pour celui qui en bénéficie et l’issue d’une situation être tout autre.

Fort de ce constat, faisons fi de toutes considérations liées aux différences et concentrons-nous plutôt sur ce qui nous rassemble. Tant à l’extérieur de la L :. , qu’en son sein.

« Réunir ce qui est épars » : voilà le thème sous lequel je désire placer mon vénéralat.

Cela demandera à chacun d’être pragmatique et consensuel (en un mot je le précise).

Cela recquierera également parfois rigueur et discipline.
Ces dernières, loin d’être des contraintes malsaines et justement équilibrées, sont de puissants vecteurs dans notre quête commune de l’harmonie, qui je l’espère, sera palpable tout au long de ces deux prochaines années.

Merci de m’avoir accueilli, merci de m’avoir fait confiance, je ferai tout pour ne pas vous décevoir.

Respectable G:. Off:. Dign:. qui décorez l’Or:. Et vous tous MMTTCCFF:., j’ai dit.

F:. A:., Vénérable Maître entrant





Planche d’Or:. de NTCF:. I:.S:. concluant cette journée

Respectable G:. Off.., Dignitaires qui décorez l’Orient et vous tous Mes Très Chers Frères,

Cette Tenue d’installation me fait remonter des souvenirs relatifs à la fonction du VMC. En effet, lors de l’agape suivant mon Initiation, je fus installé à l’Orient à la droite de notre F :. Jean-Pierre Clerc, VMC qui avait présidé mon Initiation, et m’avait glissé à l’oreille ; la prochaine fois que vous serez assis ici, vous dirigerez cet Atelier. Je dois bien admettre qu’à l’époque, cette notion m’était bien lointaine.

S’en suivit la première Instruction d’Apprenti que j’étais concernant les fondamentaux d’une Tenue. L’entrée du Temple, avec ses pas d’Apprenti, ont fait partie de ladite Instruction de mon bien-aimé Parrain Franco. Il ne s’est pas privé de me préciser que lors du signe d’Apprenti, le VMC se sent honoré et concerné. Mais le salut est adressé au Delta lumineux le surplombant. C’est une occasion supplémentaire de rappeler que, nous tous sommes censés abandonner les métaux sur le parvis du Temple.

Même si le Vénérable répond à l’appel des ses Frères pour animer et diriger les Travaux de l’Atelier, parfois le sentiment de pouvoir peut prendre le dessus. Le fait de vouloir « réunir ce qui est épars » est une noble et belle cause. Néanmoins, nous ne sommes que des humains, et l’histoire, aussi bien au niveau Profane que Maçonnique, témoigne les sentiments que le pouvoir peut générer. Permettez-moi de l’illustrer par quelques citations.

“Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême”, Henry Kissinger

à l’inverse,

« Le pouvoir c’est l’impuissance », Charles de Gaulle

mais surtout

« Le vrai pouvoir, c’est la connaissance », Francis Bacon (philosophe et homme d’état anglais)

Une petite dernière de notre F :. Winston Churchill : « On vit de ce que l’on obtient, on construit sa vie sur ce que l’on donne »

Très cher Vénérable fraîchement installé, je suis certain que vous saurez vous en inspirer.

Et en résonnance à vos propos, « Un bon maçon ne rejette aucune pierre ». Vous êtes un digne Frère de Tradition.

Respectable G:. Off:., Dignitaires qui décorez l’Orient et vous tous mes très chers Frères, j’ai dit.

I:. S:., nouvel Or:.